CLAMOR – La lettre d’info n°30

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La lettre d’information n°30 – septembre 2019

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La rentrée est riche en nouveautés pour Criminocorpus. Signalons tout particulièrement l’inauguration de l’exposition « La science à la poursuite du crime », dont l’un des commissaires est Pierre Piazza, membre correspondant du Clamor. Cette exposition, pilotée par les Archives nationales sera visible jusqu’au 20 janvier 2020 sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Le Clamor en est partenaire et l’événement a reçu le label des 80 ans du CNRS. De nombreuses animations et conférences sont prévues autour de la police scientifique, son histoire et son actualité : c’est l’événement à ne pas manquer !

Sur le plan matériel, nous avons le plaisir de vous informer d’un grand changement : le Clamor, hébergé jusqu’ici à la FMSH, a rejoint le campus Condorcet. Nous remercions la FMSH d’avoir favorisé la naissance de notre unité sur Paris dans un site chargé d’histoire. Nos nouveaux locaux sont spacieux et fonctionnels et nous sommes désormais plus proches du ministère de la Justice. Cette lettre signale toutes les autres nouveautés à retrouver dans les rubriques du Musée et sur le site de la revue.

Nous vous souhaitons une bonne lecture !

La rédaction.

Lire la lettre de septembre 2019.

 

Exposition : Histoire du droit pénal au Japon (18ème – Début 20ème siècle)

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Parcours hikimawashiedo Ezu (1849) BN du Japon. Ligne rouge tracée par Maki Fukuda

Si le Japon est considéré aujourd’hui comme le pays « transcendant le clivage Orient-Occident », l’occidentalisation de ce pays d’extrême orient n’a débuté qu’avec l’ère Meiji, vers 1868. C’est à cette époque que s’achève l’ère Edo (1603-1867) – le shôgunat – dont le pouvoir est incarné par les samouraïs (chefs des guerriers). Le pouvoir est alors restitué à l’Empereur qui établit un nouveau gouvernement moderne et le dote d’institutions prenant exemple sur les pays d’Occident. Cette transition appelée la « Restauration de Meiji » est considérée par les Japonais comme un grand événement, équivalent à la Révolution française. C’est la raison pour laquelle l’époque avant Meiji est aussi appelée, l’« Ancien Régime » japonais.

Afin de reformer l’État, les acteurs du nouveau mouvement de Meiji font appel à des savants étrangers. Dans le domaine de la législation, Gustave Boissonade, professeur agrégé en droit de l’Université de Paris, ainsi que d’autres juristes, se rendent sur place et collaborent avec le pouvoir en place. Gustave Boissonnade est ainsi à l’origine de la rédaction du premier code pénal du Japon. Pourtant, durant l’« Ancien Régime » (de 1639 jusqu’en 1853),  le Japon avait exclu presque tous contacts avec les pays occidentaux afin de se préserver du christianisme, n’autorisant des échanges qu’avec de rares pays comme la Chine, la Corée et les Pays-Bas, qui n’avaient aucune intention d’exporter leur religion.

Au XVIIIe siècle en France, le Japon est ce «  pays derrière le rideau mystérieux » qui semble très étrange : c’est cette représentation qui est évoquée notamment dans De l’Esprit des lois (1748) de Montesquieu. Mais de nos jours, plusieurs travaux récents sur l’histoire du droit pénal au Japon analysent cette époque dans un cadre foucaldien, c’est-à-dire, de l’« éclat de supplice » à la « surveillance ».[3].

Dans cette exposition, nous présenterons l’histoire du droit pénal au Japon depuis le XVIIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, c’est-à-dire depuis le règne des Tokugawa jusqu’à l’établissement du droit pénal moderne.

Mise en ligne : Jean-Lucien Sanchez.
Projet terminé.