Colloque anniversaire. Criminocorpus. 20 ans pour l’histoire de la justice. Trajectoire, enjeux, questions vives. 6 et 7 juin 2023

Illustration : Miles Hyman. Tous droits réservés.

Lieu : Cité Internationale Universitaire de Paris
17 boulevard Jourdan, Paris 14e
Auditorium Victor-Lyon

Inscription : La participation au colloque est libre dans la limite des places disponibles mais les inscriptions sont obligatoires.
Vous pouvez également suivre ces journées en distanciel. Un lien pour vous connecter vous sera transmis quelques jours avant le début du colloque.

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Imaginé en 2003 sous la forme d’un portail numérique d’histoire des crimes et des peines, le projet de science ouverte Criminocorpus n’a eu de cesse de se développer en explorant les nouvelles formes de restitution plurielle de la connaissance scientifique.
En veille sur l’innovation technique et l’expérimentation, soucieuse de la pérennité des données et attentive à une large diffusion accessible à différents publics, Criminocorpus constitue aujourd’hui la plateforme de référence sur l’histoire de la justice, des crimes et des peines avec une revue francophone et plurilingue et le premier musée nativement numérique sur le sujet. En 2023, nous fêtons les 20 ans d’un projet fédérateur toujours en mouvement.
L’objectif de ce colloque est de revenir collectivement sur sa genèse, ses développements, ses contenus et ses partenaires, mais aussi d’esquisser ses perspectives d’avenir en l’inscrivant dans l’évolution de l’histoire de la justice. Constitué en comité scientifique, le comité de rédaction de Criminocorpus a souhaité privilégier les temps d’échanges et de discussion. Le colloque est ainsi structuré en cinq tables-rondes encadrées par deux temps de conférences.

Mardi 6 juin 2023

9h – Accueil & café

9h30 – Mot de bienvenue

9h45 Conférences : carte blanche à Claude Gauvard, Professeure émérite en histoire médiévale, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à Michelle Perrot, Professeure émérite en histoire contemporaine, université Paris-Diderot

10h45 – Pause

11h – Table ronde 1 : Humanités numériques
Modérée par Pierre Prétou, LIENSs, La Rochelle Université et Marc Renneville, CLAMOR, CNRS

Avec Olivier Baude, Chercheur en sciences du langage, directeur de l’infrastructure de recherche Huma-Num Pietro Corsi, Historien des sciences (EHESS, Oxford University), ancien directeur du Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques
Pascale Goetschel, directrice scientifique adjointe à l’InSHS et professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, attachée au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS).

Le projet Criminocorpus est né en 2003 dans un environnement informatique qui ne se désignait pas alors comme relevant des « humanités numériques ». Parce qu’il se déployait sur une thématique très arpentée par des acteurs n’émanant pas des institutions de la recherche, Criminocorpus s’est, dès l’origine, confronté à l’exploitation de ses données en sciences ouvertes. On rappellera ici les caractéristiques technologiques de ce contexte et les intentions scientifiques des projets numériques qui ont eu valeur de modèle. En retraçant le chemin parcouru, les évolutions institutionnelles et technologiques, cette table ronde entend mettre l’accent sur les enjeux et les contraintes de viabilité temporelles des projets numériques en SHS et la sauvegarde des données de recherche. Il s’agira aussi de pointer les nouveaux défis auxquels sont confrontés les politiques de diffusion en ligne de la connaissance scientifique (réseaux sociaux, algorithmes, moissonnage…).

12h15 – Pause déjeuner

14h –  Les visites filmées de lieux de justice et de peine sur Criminocorpus
Hervé Colombani, membre correspondant du CLAMOR et Jean-Lucien Sanchez, DAP/Me5, ministère de la Justice, membre correspondant du CLAMOR

14h30 – Table ronde 2 : Les professionnels de la justice face à leur histoire
Modérée par Martine Kaluszynski, CNRS/IEP Grenoble, PACTE-Politique Organisation, et Sophie Victorien, CLAMOR, CNRS

Avec Denis Salas, Magistrat et président de l’Association française pour l’histoire de la justice
Valérie Sagant, Magistrate, directrice du GIP Institut des études et de la recherche sur le droit et la justice
Jean-Jacques Yvorel, Historien, chercheur associé au CESDIP et CRH19. Co-rédacteur en chef de la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière »
Sandrine Zientara-Logeay, Présidente de la chambre à la Cour de cassation et directrice du service de documentation, des études et du rapport

Plusieurs thématiques seront mobilisées au cours de cette table ronde réunissant des professionnels de la justice dont le parcours et les responsabilités illustrent leur attention portée à l’histoire de la justice. Les échanges porteront notamment sur les questions suivantes : quelles sont les attentes des professionnels vis-à-vis de l’histoire de la justice, quelle est la place de l’histoire de la justice dans la formation professionnelle, comment transmettre l’histoire de la justice aux professionnels et comment sauvegarder et valoriser la mémoire des professionnels et des pratiques professionnelles.

15h45 – Pause

16h – Table ronde 3 : Le patrimoine judiciaire et sa valorisation publique
Modérée par Nicolas Derasse, Centre d’Histoire Judiciaire, université de Lille, Marc Renneville, CLAMOR, CNRS, Mathieu Vivas, IRHIS, université de Lille, membre de l’Institut Universitaire de France

Avec Olivier Bosc, Conservateur et historien, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal,
Pierre Fournié, Conservateur général du patrimoine, responsable du département de l’action éducative et culturelle aux Archives nationales
Basile Ader, Avocat, vice-bâtonnier au barreau de Paris, conservateur du musée du barreau de Paris.

L’intention de cette table ronde est d’interroger la notion de patrimoine judiciaire, son extension et sa valorisation. Chaque intervenant pourra répondre aux questions suivantes, de son point de vue personnel sans engager celui de son institution. Qu’est-ce qui entre dans le patrimoine judiciaire ? Qu’est-ce qui n’y entre pas ? Pourquoi patrimonialiser des structures et des édifices ? La reconnaissance de ce patrimoine judiciaire est-elle en concurrence avec d’autres qualifications, notamment sur des sites ayant connu des différents usages ? Dans quel mesure la valorisation du patrimoine judiciaire peut-elle contribuer à l’émergence d’un musée d’histoire de la justice ? Quels pourraient être les limites chronologiques, culturelles et géographiques, la forme, les contenus et les publics visés d’un tel musée ?

17h15 –  Présentation de HUGO, inventaire du patrimoine des lieux de justice
Marc Renneville et Sophie Victorien, CLAMOR, CNRS

17h30 – Conclusions de la journée

 

Mercredi 7 juin 2023

9h – Accueil & café

9h30 – Présentation du projet ANR HLJPGenre
Prune Decoux, CDEP, université d’Artois et Hélène Duffuler-Vialle, CDEP, université d’Artois/CHJ, université de Lille

9h45 – Conférences : carte blanche à Frédéric Chauvaud, professeur émérite en histoire contemporaine, université de Poitiers et à Marc Renneville, CLAMOR, CNRS

10h45 – Pause

11h – Table ronde 4 : « Questions sensibles » : Recherche, débat public, polémique et sphères privées
Modérée par Marc André, université de Rouen et Hélène Duffuler-Vialle, CDEP, université d’Artois/CHJ, université de Lille

Avec Véronique Blanchard, Historienne, responsable du Centre d’exposition « Enfants en justice » (École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse) à Savigny-sur-Orge depuis 2005, spécialiste de la justice des enfants, du genre et des violences institutionnelles.
Silvia Falconieri, Historienne du droit, chargée de recherche au CNRS, à l’Institut des Mondes Africains (UMR 8171, Campus Condorcet, Aubervilliers). Responsable scientifique du projet de recherche « Aliéné mental » et indigène. Histoire d’une double discrimination de statut en Afrique française (Fin XIXe siècle-1960) »
Sébastien Ledoux, Historien, spécialiste des enjeux de mémoire, chercheur en histoire contemporaine au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains à l’Université Panthéon-Sorbonne
Virginie Sansico, Historienne, rattachée au laboratoire Histoire-territoires-mémoire de l’université de Caen et au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, UMR 8183). Elle est membre des groupes interdisciplinaires de recherche JUPITER et ProMeTe qui travaillent sur les procès du terrorisme aujourd’hui et dans l’histoire

Lorsque des chercheurs et chercheuses travaillent sur des sujets sensibles, ils sont à la croisée de deux risques, d’instrumentalisation et de méconnaissances dans la sphère publique d’une part, d’attentes et d’incompréhension dans les sphères privées, d’autre part. Il résulte une sérénité de la recherche troublée par les débats publics, mais aussi des espoirs déçus ou contrariés. En situation d’inconfort face à une polarisation des positions médiatiques et de pressions sociales, l’universitaire peut être mobilisé comme expert, ignoré ou parfois même mis en cause. La dimension scientifique du travail de recherche forme-t-elle un rempart protecteur face à la polémique publique ? Le travail de recherche joue-t-il un rôle d’apaisement dans le débat public et la sphère privée ? Le monde de la recherche et le monde médiatique et politique s’ignorent-ils réciproquement ou au contraire s’alimentent-ils mutuellement ? Travailler sur des questions sensibles oblige-t-il les chercheurs à se poser davantage de questions épistémologiques ? »

12h15 – Pause déjeuner

14h – La police scientifique et le préfet Lépine
Avec Hervé Colombani, Membre correspondant du CLAMOR et Pierre Piazza, CY Cergy Paris Université, CESDIP, LEJEP et membre correspondant du CLAMOR

14h15 – Table ronde 5 : Jeunes chercheuses et chercheurs en histoire de la justice. Nouvelles approches et expérimentations
Modérée par Hélène Ménard, CRISES, université Paul-Valéry Montpellier III, Diane Roussel, ACP, université Gustave-Eiffel et Mathieu Vivas, IRHIS, université de Lille, membre de l’Institut Universitaire de France

Avec Elsa Besson, Maître de conférences associé en Histoire et Cultures architecturales à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, membre associé du laboratoire INAMA
Alexandre Frambéry-Iacobone, Docteur en Histoire du droit. Post-doctorant dans le projet ANR HLJPGenre, université d’Artois, CDEP (UR 2471) ; Post-doctorant au sein de l’Observatoire des politiques publiques en situation épidémique et post-épidémique, (OPPEE), université de Bordeaux (IRM-UR7434)
Hélène Leuwers, Docteure en histoire de l’université Paris Nanterre, enseignante, membre rattaché du MéMo (Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes)
Adrien Pitor, Docteur en histoire. Professeur agrégé d’histoire géographie du lycée du Vésinet (académie de Versailles). Chercheur associé au Centre Roland Mousnier (Sorbonne Université)

À travers les échanges avec et entre quatre jeunes chercheuses et chercheurs venus de formations diverses (histoire, histoire du droit, histoire de l’architecture), cette table ronde souhaite mettre en évidence de nouvelles approches de l’histoire de la justice. Leurs recherches interrogent plus particulièrement des objets nouveaux et mettent en œuvre des expérimentations scientifiques. Trois thèmes permettront de confronter leurs points de vue : les logiques spatiales (du Palais de justice de Paris à l’architecture carcérale contemporaine), l’expérience judiciaire (récits et vérité judiciaire, la justice comme instrument de constitution des métiers, expériences sensibles…) et la circulation internationale des idées et des « modèles » judiciaires.

15h30 – Présentation chantée de complaintes criminelles
Jean-François Heintzen, Membre correspondant du CLAMOR

16h – Conclusions et remerciements

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Criminocorpus . 20 ans pour l’histoire de la justice
Trajectoire, enjeux, questions vives. Colloque anniversaire – 6 et 7 juin 2023

Lieu : Cité Internationale Universitaire de Paris
17 boulevard Jourdan, Paris 14e
Auditorium Victor-Lyon

Inscription : La participation au colloque est libre dans la limite des places disponibles mais les inscriptions sont obligatoires.
Vous pouvez également suivre ces journées en distanciel. Un lien pour vous connecter vous sera transmis quelques jours avant le début du colloque.

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Colloque : Les complaintes criminelles en France après 1870 : inventaire, problématisation, valorisation d’un corpus méconnu (2/3 avril 2019, Archives nationales, BnF, Paris)

Trois générations marquent l’historiographie récente des canards criminels. Jean-Pierre Seguin, le pionnier, les a tirés de l’ombre au tournant des années 1960, puis, dans les années 1980, en particulier en Bretagne, la recherche sur les « chansons sur feuilles volantes » a connu un grand succès. Enfin, la mise en ligne récente de la base de données « Complaintes criminelles 1870-1940 » sur le site Criminocorpus ouvre un nouveau chantier visant à interroger les derniers soubresauts de cette forme, des débuts de la IIIe République à la Seconde Guerre mondiale. Le propos de ce colloque est de poser les jalons d’une nouvelle approche pluridisciplinaire des complaintes criminelles, qui peuvent être considérées comme des sources auxiliaires à l’histoire des délits et des peines, des pratiques populaires de paralittérature, des médias « alternatifs » avant l’heure ou encore des témoins des goûts musicaux populaires.

Mardi 2 avril 2019
Archives Nationales (site Pierrefitte-sur-Seine)
Grand amphithéâtre

10h – Accueil – Introduction

Faits divers chantés
Présidente de séance : Anne-Emmanuelle DEMARTINI

10h20 – Frédéric CHAUVAUD
L’affaire aux 17 complaintes. Le crime d’Henri Pranzini (1887)
10h45 – Marc RENNEVILLE
Des complaintes à l’image du crime ? L’Affaire Vacher (1897-1898)
11h10 – Sophie VICTORIEN / Pierre GUILLARD
L’affaire Redureau, Le crime de Bas-Briacé
11h35 – Discussions
12h00 – Repas

Complaintes ou chansons ?
Présidente de séance : Éva GUILLOREL

13h30 – Philippe ORIOL
L’Affaire en chansons
13h55 – Jean-Yves MOLLIER
Pleurer les victimes de Panama ou subvertir les institutions
14h20 – Discussions
14h45 – Pause

Écrire des complaintes

15h00 – Claude RIBOUILLAULT
Oralité écrite, littérale ou littéraire ?
15h25 – Nils COUTURIER
« Artiste et assassin » : Jules Laforgue et la complainte criminelle
15h50 – Xavier VIDAL
Complaintes criminelles francophones recueillies en territoire occitan
16h15 – Discussions

Mercredi 3 avril 2019
Bibliothèque Nationale de France Site François-Mitterrand
Petit auditorium

Canards, édition & collections
Présidente de séance : Marlène BELLY

10h – J.F. «Maxou» HEINTZEN
Essai de typologie canardière
10h25 – Philippe NIETO
Le son et l’image
10h50 – Joann ÉLART
Quelques canards et complaintes imprimés à Rouen entre la Révolution et l’Empire
11h15 – Agnès SANDRAS
Pour une « archéologie » comparée des chansons sur les parricides et les infanticides
11h40 – Olivier JUSTAFRÉ
Complaintes criminelles, le cas Bazouge
12h05 – Discussions
12h30 – Repas

Chanter les complaintes
Président de séance : Dominique KALIFA

14h15 – Sophie-Anne LETERRIER
L’air de Fualdès
14h40 – Philippe DARRIULAT
Chanter le crime à l’heure de l’invention des cafés-concerts parisiens sous le Second Empire
15h05 – Pause
15h20 – Marie GOUPIL-LUCAS-FONTAINE
La Complainte de la scène : de la complainte des rues à la chanson réaliste. Héritages, transferts, singularités (1880-1940)
15h45 – Una McILVENNA
Chanter les complaintes criminelles à travers l’Europe
16h10 – Discussions

Durant les deux journées du colloque, au gré des intervenants, des complaintes criminelles seront interprétées – partiellement ou in-extenso – par Catherine Perrier, Roland Brou, Patrick Couton et J.F. «Maxou» Heintzen.

Lieux du colloque :
Mardi 2 avril 2019, le colloque se tiendra aux Archives nationales de France
59 Rue Guynemer, 93383 Pierrefitte-sur-Seine
Grand auditorium
Métro : Saint-Denis Université (Ligne 13)

Mercredi 3 avril 2019, le colloque se tiendra à la
Bibliothèque Nationale de France
Site François-Mitterrand. Quai François Mauriac. Paris 13e.
Petit auditorium
Métro : quai de France (ligne 6) ou Bibliothèque nationale de France (ligne 14)

Entrée libre mais inscription nécessaire auprès de
clamor@criminocorpus.org

Organisateurs : Jean-François «Maxou» HEINTZEN, Sophie VICTORIEN

Comité scientifique : Olivier BELIN (université de Cergy-Pontoise), Romain BENINI (université Paris-Sorbonne), Olivier BOSC (Bnf, Bibliothèque de l’Arsenal), Jean-Claude FARCY (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice), Jean-François Maxou HEINTZEN (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice), Sophie-Anne LETERRIER (université d’Artois), Gaetano MANFREDONIA (Bibliothèque de Corrèze), Jean-Yves MOLLIER (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), John MULLEN (université de Rouen), Philippe NIETO (Archives nationales de France), Philippe ORIOL (Cesacom), Anne PASQUIGNON (BnF), Marc RENNEVILLE (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice), Sophie VICTORIEN (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)

Ce colloque est organisé par le CLAMOR, en partenariat avec
les Archives nationales de France  et la Bibliothèque nationale de France.
Il a reçu le label 80 ans du CNRS.

Colloque : Les complaintes criminelles en France après 1870 : inventaire, problématisation, valorisation d’un corpus méconnu

Appel à communication pour le colloque : Les complaintes criminelles en France après 1870 : inventaire, problématisation, valorisation d’un corpus méconnu
(2-3 avril 2019, Archives nationales, BnF, Paris)

La complainte criminelle – au sens strict du terme, un texte chanté narrant dans un but informatif et/ou édifiant les détails d’un authentique fait divers criminel – s’inscrit dans une histoire longue, depuis les occasionnels du XVIe siècle, jusqu’aux « Canards sanglants » du premier XIXe siècle. Autrefois tiré de l’oubli par des collectionneurs, ou des érudits, ce type d’éphémère est l’objet d’une attention par trop occasionnelle.

Trois générations marquent l’historiographie récente des canards criminels. Jean-Pierre Seguin, le pionnier, les a tirés de l’ombre au tournant des années 1960, puis, dans les années 1980, en particulier en Bretagne, la recherche sur les « chansons sur feuilles volantes » a connu un grand succès. Enfin, la mise en ligne récente de la base de données « Complaintes criminelles 1870-1940 » sur le site Criminocorpus ouvre un nouveau chantier visant à interroger les derniers soubresauts de cette forme, des débuts de la IIIe République à la Seconde Guerre mondiale.

Le propos de ce colloque est de poser les jalons d’une nouvelle approche pluridisciplinaire des complaintes criminelles,  qui peuvent être considérées comme des sources auxiliaires à l’histoire des délits et des peines, des pratiques populaires de paralittérature, des médias « alternatifs » avant l’heure ou encore des témoins des goûts musicaux populaires.

Les contributions pourront s’inscrire dans les axes thématiques et les questionnements suivants :

1) La définition du corpus
Il s’agit d’interroger la définition de la complainte criminelle donnée supra, d’aller au-delà du crime au sens pénal du terme, et de l’étendre à tout texte chanté traitant d’un évènement « criminalisé », i.e. perçu comme tel ? Pensons à certaines catastrophes industrielles, aux scandales politico-financiers, ou l’expression du militantisme, en particulier anarchiste.

2) L’inventaire des « canards » conservés dans les collections publiques
Entre archives et bibliothèques, le classement, le catalogage, l’indexation des éphémères est multiple. Réunis en recueils factices ici, disséminés dans des fonds d’érudits là, rattachés ou non aux fonds musicaux ailleurs, leur traque est un travail de longue haleine. Quelle logique a guidé leur classement ? Comment rendre plus aisée la recherche des « canards » et les valoriser ?

3) La singularité médiatique des complaintes
La forme chantée inscrit ce matériau dans une sociabilité musicale et des circulations de répertoires, de l’édition au for privé, des feuilles volantes aux cahiers de chansons. La complainte, de ce fait, suit les goûts populaires. Ses mutations, qu’elles soient formelles ou musicales n’illustrent-elles pas les avatars des répertoires appréciés, consommés ou pratiqués, de la rue au caf’conc’ ? Deux approches mériteraient d’être valorisées : L’étude musicologique du répertoire (L’occurrence des timbres choisis, l’évolution formelle des complaintes, etc.) et la pratique effective du chant des complaintes, hier et aujourd’hui.

4) Les liens de la complainte à l’image
Parmi tous les codes sémantiques utilisés par le canard, véritable média préfigurant l’audio-visuel, l’iconographie complète, paraphrase, illustre la complainte. Du bois gravé au cliché typographique jusqu’à la photographie, l’image, par sa créativité ou son réemploi n’est-elle pas une clé pour apprécier la réception d’un chant quasi indissociable d’un visuel ?

5) Les aspects linguistiques et littéraires de la complainte
La nature de la langue employée est relativement ambiguë. Le corpus n’est pas homogène : il réunit des chansonniers parisiens maniant le double sens, les textes à clefs, ou un humour vachard, avec des chanteurs ambulants à la syntaxe approximative, au style parlé, tentant maladroitement de s’approprier des codes d’écriture parfois un peu sophistiqués pour eux. Il serait intéressant également de se pencher sur l’usage des langues régionales et du patois dans les complaintes criminelles afin d’en mesure l’importance, l’usage et l’appropriation à une échelle plus locale.

6) L’approche éditoriale des complaintes
Le manque de détails éditoriaux sur les complaintes criminelles. Quels en sont les auteurs ? Qui les édite ? À quelle date ? Qui les vend ? Comment s’organise la production et la diffusion d’un média qui échappe régulièrement au dépôt légal ?

7) La dimension internationale de la complainte criminelle
Un peu partout à travers le monde, du Brésil à l’Inde, ce répertoire est attesté, jusqu’à posséder encore aujourd’hui une réelle actualité, et une créativité reconnue. Des études sur d’autres aires géographiques, des Murder ballads à la littérature de Cordel seraient précieuses dans une vision comparative.

Pour faire le point sur « l’état de l’art » en la matière, et croiser les points de vue entre chercheurs et professionnels issus de champs divers (historiens de la justice, des médias, de l’édition ou de l’art, musicologues, spécialistes de la littérature comparée, bibliothécaires, archivistes, conservateurs, etc.), ce colloque se propose d’être un moment d’échanges pour jeter les bases d’un chantier qui tirera de l’ombre ces sources modestes, discrètes – voire même parfois discréditées –, dont l’intérêt va bien au-delà de leur singularité.

Organisation : Jean-François Maxou HEINTZEN et Sophie VICTORIEN (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)

Comité scientifique :
–  Olivier Belin (université de Cergy-Pontoise)
– Romain Benini (université Paris-Sorbonne)
– Jean-Claude Farcy (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)
– Jean-François Maxou HEINTZEN (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)
– Sophie-Anne Leterrier (université d’Artois)
– Gaetano Manfredonia (Bibliothèque de Corrèze)
– Jean-Yves Mollier (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
– John MULLEN (université de Rouen)
– Philippe Nieto  (Archives nationales de France)
– Philippe ORIOL (Cesacom)
– Anne PASQUIGNON  (BnF)
–  Marc RENNEVILLE (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)
– Sophie VICTORIEN (CLAMOR, CNRS-ministère de la justice)

Partenaires
CLAMOR/CRIMINOCORPUS
BnF
Archives Nationales

Les propositions de communication sont à soumettre avant le 30 novembre 2018 à l’adresse suivante : redaction@criminocorpus.org

Elles comprendront le titre de la communication, un bref résumé (1000 signes maximum) et une courte présentation bibliographique (500 signes maximum).

Les communications retenues par le comité scientifique qui se réunira en décembre 2018 pourront être prononcées en français ou en anglais.

Journée d’étude Humanités numériques et histoire de la justice


Regards croisés sur le patrimoine judiciaire

Jeudi 4 octobre 2018

Le thème de la deuxième journée d’étude annuelle du CLAMOR porte sur le patrimoine judiciaire. Cette thématique s’inscrit dans le cadre de deux recherches menées conjointement : Hugo, patrimoine des lieux de justice, projet financé par la mission de recherche Droit et Justice et Patrimoine carcéral normand, porté par l’université de Rouen et initié par Jean-Claude Vimont.

Cette journée entend aborder la question du patrimoine judiciaire en croisant les regards de professionnels issus de diverses disciplines : conservateurs du patrimoine, spécialistes de l’architecture et de l’urbanisme, archéologues, archivistes et historiens. Depuis l’article de J.-C. Vimont « Cent mille briques. Aspects du patrimoine pénal en Normandie » dans la revue Trames (1997) puis l’appel publié dans Libération à l’occasion des journées européennes du patrimoine le 18 septembre 2014, le « patrimoine sombre » a rencontré un intérêt croissant repoussant les frontières de ce champ disciplinaire.

L’objectif est de dresser un premier bilan des recherches menées en mettant au jour les enjeux du processus de patrimonialisation à partir d’études de cas. Les avancées et les résistances rencontrées par ce processus de patrimonialisation (concurrence des récits, mémoires conflictuelles) ainsi que sur les ressources du numérique pour la valorisation publique de la recherche seront évoquées au cours des tables rondes et communications. De même les limites et les formes du patrimoine judiciaire seront interrogées par une réflexion sur le patrimoine iconographique.

Cette journée d’étude sera suivie par la deuxième édition de la Nuit du droit pour laquelle le CLAMOR proposera une animation (conférence, expositions, complaintes chantées, documentaire) dans le grand hall de la Fondation Maison des sciences de l’homme, de 17h30 à 20h

Programme
Matinée
Présidence Martine Kaluszynski, Directrice de recherche, CNRS
Accueil à partir de 9.45

10.00 – 10.10 : Mot d’accueil par Marc Renneville, Directeur du CLAMOR
10.10 – 10.55 : Le patrimoine carcéral de Gaillon,
Table-ronde avec France Poulain (Architecte des Bâtiments de France en chef, Chef de l’unité départementale de l’architecture et du patrimoine de l’Eure DRAC Normandie), Dominique Pitte ( archéologue).
Répondants : Marc Renneville (Clamor), Sophie Victorien (Clamor)
10.55 – 11.35 : Les sources pour la base de données Hugo aux Archives nationales, Cyprien Henri (conservateur au département de la Justice et de l’Intérieur) et Marion Veyssière (Conservateur en chef du patrimoine, responsable du département de la Justice et de l’Intérieur)
11.35 – 12.15 : Travailler sur la base HUGO avec les étudiants,
Marie Houllemare, Maître de conférences, Université d’Amiens.
11.50 – 12.30 : Discussions

Après-midi
Présidence Myriam Tsikounas, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

14.30 – 15.10 : Quelle valorisation pour le patrimoine iconographique ? : l’exemple sériel d’une figure de pirate,
Pierre Prétou (Maître de conférences, Université de La Rochelle)
15.10 – 15.50 : Montluc. Une histoire plurielle à valoriser,
Marc André (Maître de conférence, Groupe de Recherche d’Histoire, Université de Rouen )
15.50– 16.00 : Pause
16.00 – 16.45 : Un webdocumentaire autour de Clairvaux: «Le cloître et la prison, les espaces de l’enfermement», Isabelle Heulant-Donat (CERHIC, Université de Reims) et Elisabeth Lusset (CNRS-LAMOP),
Répondant : Jean-Lucien Sanchez (DAP, ministère de la Justice, Clamor)
16.45 – 17.00 : Conclusions

Lieu : Fondation Maison des Sciences de l’Homme
Forum numérique-Bibliothèque
1er étage – 54 boulevard Raspail – 75006 Paris

Attention ! Entrée libre mais compte tenu du nombre limité de places, inscription obligatoire en adressant un message à clamor@criminocorpus.org

Cette journée d’étude sera suivie par la deuxième édition de la Nuit du droit pour laquelle le CLAMOR proposera une animation (conférence, expositions, complaintes chantées, documentaire) dans le grand hall de la Fondation Maison des sciences de l’homme, de 17h30 à 20h.
Entrée libre : demandez le programme.

Pour une histoire publique de la Justice. Archives, patrimoine et humanités numériques (séminaire 2017-2018)

Séminaire organisé en partenariat avec les Archives Nationales (département de la Justice et de l’Intérieur), Centre des monuments nationaux (CMN) , CNRS (CLAMOR, Criminocorpus), Sciences Po (DRIS, CHSP, CEVIPOF, Ecole de droit, OpenLab, Campus Justice).

Responsables : Hélène Bellanger (Sciences Po) et Marc Renneville (CNRS)

L’histoire de la Justice fut pendant longtemps cantonnée au champ académique et caractérisée par une historiographie morcelée selon une périodisation contraignante et des frontières institutionnelles contemporaines (police, gendarmerie, magistrature, droit, prison, bagnes, représentations et fictions).
Aujourd’hui, à un moment où la question de l’État de droit se pose avec une nouvelle acuité, où la médiatisation des affaires judiciaires et la radicalisation des politiques de sécurité intensifient les débats publics, la diffusion, en libre accès de sources et de savoirs issus de la recherche sur le droit et la Justice constitue un enjeu majeur.

Ce séminaire vise à ouvrir une réflexion collective au croisement des humanités numériques et de l’histoire de la Justice. Il répond à un besoin de partage d’expériences en matière de constitution de corpus, de recherche, de valorisation du patrimoine et d’édition numérique. Notre objectif est de favoriser les échanges entre les différentes disciplines de la recherche appliquée à l’histoire de la justice, mais aussi entre les différents métiers (des archives, des musées, de la documentation, de l’enseignement, du numérique, de la médiation…) qui concourent à la diffusion dans l’espace public des sources et des savoirs sur le droit et la justice.

Les interactions nouvelles entre les historiens et les pratiques judiciaires, les questions posées par les politiques du passé et les revendications mémorielles invitent à cette démarche de concertation collective. Notre intention est de contribuer ainsi à faire de la justice le sujet d’une histoire parmi d’autres histoires, dont la narration collective serait le produit d’interactions et de débats exigeant des coopérations pluridisciplinaires et des projets participatifs.

Ce séminaire-atelier voudrait être un lieu d’échanges en prise avec l’actualité de la recherche et des humanités numériques et mettant au coeur de sa réflexion collective : les usages et les usagers.
Chaque séance donnera lieu à la présentation d’un corpus (ou d’une question) et à deux interventions consacrées à des retours d’expérience. Une ½ journée est prévue aux archives nationales.

Le séminaire est ouvert, mais l’inscription est obligatoire à cette adresse : seminairehistoirepublique@gmail.com
Lieu : Centre d’Histoire de Sciences Po, salle du traité, 1er étage, 56 rue Jacob. 75006 Paris. M° Bac, St Germain

Voir le programme pour l’année 2017-2018

 

Humanités numériques et histoire de la justice (journée d’étude)

Affiche Miles Hyman
Miles Hyman. Tous droits réservés

Le CLAMOR organise le jeudi 19 octobre 2017 la première édition de ses journées d’étude sur le thème « Humanités numériques et histoire de la justice ».

A partir d’ un état des lieux des principaux projets numériques développés avec le CLAMOR depuis sa création en septembre 2015, il s’agira d’aborder plusieurs questions :  l’articulation d’une recherche à une valorisation numérique, la mutualisation de la construction d’instrument de recherche, la structuration des corpus en ligne, l’expérience d’un projet pédagogique numérique, la recherche participative et enfin la connaissance des publics et des usages des ressources numériques.

Jeudi 19 octobre 2017
Fondation Maison des Sciences de l’Homme
Forum numérique-Bibliothèque
1er étage – 54 boulevard Raspail – 75006 Paris

Entrée libre dans la limite des places disponibles.


PROGRAMME

Matinée
Présidence Françoise Thibault, Vice-présidence de l’Alliance ATHENA
Accueil à partir de 9.30

10.00 – 10.10 : Ouverture de la journée par Marc Renneville, Directeur du CLAMOR
10.10 – 10.30 : Introduction de la journée par Françoise Thibault, Vice-présidence de l’Alliance Athéna
10.30 – 11.00 : Marie Houllemare, Maître de conférences, Université d’Amiens
Un projet d’exposition, Les lieux de justice dans les colonies ­françaises au XVIIIème siècle
11.00 – 11.15 : pause
11.15 – 11.50 : Pierre Piazza, maître de conférences, Université de Cergy-Pontoise et Hervé Colombani, réalisateur
Chez les « experts » : sauvegarde d’une mémoire policière
11.50 – 12.30 : Discussions


Après-midi
Présidence Marion Veyssière, Conservateur en chef du patrimoine, responsable du département de la Justice et de l’Intérieur, Archives nationales

14.30 – 15.00 : Hélène Bellanger, Enseignante et chercheure au centre d’Histoire de Sciences Po
Au tribunal. Corpus et pédagogie numérique
15.00 – 15.50 : Table ronde animée par Martine Kaluszynski, Directrice de recherche, CNRS
Hugo – Patrimoine des lieux de justice, avec Caroline Soppelsa, Ingénieur CNRS ; Hélène Duffuler, Université d’Artois ; Marc Renneville, directeur de recherche, CNRS ; Sophie Victorien, ­Ingénieur de recherche, CNRS.
15.50 – 16.15 : Emmanuelle Papinot, doctorante Université de Toulouse
Qui sont les visiteurs de criminocorpus.org ? Un apport de l’ergonomie cognitive.
16.15 – 17.00 : Discussions

Criminocorpus a besoin de vous ! (Enquête)

Criminocorpus souhaite faire évoluer son Musée pour mieux répondre aux attentes de ses visiteurs. Une enquête est ouverte pour mieux connaître vos habitudes, vos préférences et vos attentes. La réussite de cette enquête dépendra fortement de votre implication dans le projet. Aucun « profil » d’utilisateur n’est ciblé. Il suffit d’utiliser Criminocorpus pour que votre avis nous importe.
Votre participation est essentielle. Plus vous serez nombreux à répondre, plus l’évolution du Musée sera proche de vos attentes.
Le questionnaire est anonyme et ne prend pas plus de 15 minutes à remplir. Merci d’y répondre et de partager l’information pour susciter d’autres réponses.

Cliquez ici pour accéder au questionnaire.

Nous comptons vivement sur votre participation active !

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Collecte terminée. Le formulaire a été fermé le 15 novembre 2017.

Séminaire public : Les expositions de Criminocorpus

expo-peine-de-mortDepuis sa première exposition en 2006 à l’occasion du 25ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, Criminocorpus a mis à disposition en libre accès plus de 30 expositions consacrées à des thèmes variés de ­l’histoire de la justice (bagnes, prisons, art, psychiatrie, ­graffitis, police scientifique, fichage, peine de mort…).ferrement-bicetre
Nativement conçue pour le numérique ou adaptée à la mise en ligne, ces expositions constituent  l’un des points d’entrée du musée d’histoire de la justice en ligne. Cette séance de séminaire vise à présenter le dispositif d’exposition géré par le CLAMOR à ­travers quelques réalisations et projets en cours.

Programme
Séance animée par Marc Renneville (CLAMOR).
Jean-Lucien Sanchez (CLAMOR) : Le dispositif d’exposition ­virtuelle du Musée d’histoire de la justice.
Sophie Victorien (CLAMOR) : La mémoire des murs. Une ­exposition contributive.
Patricia Bass (Duke University) : Les portraits «carte de visites» dans les procédures judiciaires.
Pierre Piazza (Université de Cergy-Pontoise) :  A. Bertillon.­ Exposition et visite chez les experts de la police ­scientifique.

Jeudi 8 juin 2017
9h45-13h
FMSH – Bibliothèque – Salle expérimentale  (1er étage)
54 boulevard Raspail – 75006 Paris

Accueil à partir de 9h30.
L’entrée est libre dans la limite des places disponibles mais merci de signaler votre présence à : nadine.dardenne@cnrs.fr

Colloque international Rock et violences en Europe – 1955-1990 (1er, 2 et 3 juin 2017)

Le Clamor est partenaire du prochain colloque Rock et violences qui se déroulera en juin prochain à l’université de Rouen.

Affiche Rock et violences en EuropeRock et violences en Europe est un colloque international qui s’inscrit dans une problématique émergente associant historiens, spécialistes des mouvements de jeunesse, musicologues, sociologues et professionnels du spectacle vivant.

Cette manifestation est la première d’une série de deux colloques, dont le deuxième volet aura lieu en 2019 au département d’Histoire de l’Université d’État de Californie, Long Beach (États-Unis). Le premier volet à Rouen (1er au 3 juin 2017) concentre sa problématique sur l’Europe tandis que le second volet, à partir du même thème, s’attachera à la situation des Amériques. Il s’agit à travers ces deux manifestations de comprendre la place du rock dans la culture contemporaine et d’en préciser la portée et l’impact dans nos sociétés. Il s’agira également à partir d’un thème percutant d’envisager la part de légendaire qui entoure le mythe de la musique rock. L’association entre rock et violence, dans ce qu’elle possède de fantasmée et d’artificiellement construite, est cependant une donnée qui a traversé l’histoire de cette musique dans la deuxième partie du xxe siècle et que, d’une certaine manière, les événements dramatiques du Bataclan ont souligné de manière extrêmement tragique.

Programme

Jeudi 1er juin 2017

Accueil : 9h30 à l’Université de Rouen, Maison de l’université
10h : Ouverture du colloque et introduction
Jean-Christophe Aplincourt (Le 106), Pascal Dupuy et Joann Élart (Université de Rouen-Normandie)

BLOUSONS NOIRS ET RÉBELLIONS
Coordination Ludivine Bantigny, Université de Rouen-Normandie
10h15 : Olivier Penot-Lacassagne (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, THALIM), « “ Chiens soumis ” et blousons noirs »
10h40 : Sophie Victorien (CNRS, CLAMOR), « Les Blousons noirs, amateurs de rock and roll et de violence »
11h05 : David Shafer (California State University, Long Beach), « “Pourquoi toujours prétendre que la musique adoucit les mœurs ?” »
11h30 : Jacopo Tomatis (Université de Turin), « A Dangerous Dance : Rock’n’Roll in 1950s Italy through the Media »

12h00-12h30 : discussions

VIOLENCES ET POLITIQUE
Coordination Ludovic Tournès, Université de Genève
14h15 : Arnaud Dercelles et Rémi Baudoui (Université de Genève), « Le rock : de la subversion à la question du politique, 1950-1980 »
14h40 : Johanna Amar (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, CHCSC), « Les premiers festivals de musique pop en France et en Italie en 1970 ou “le souci de tous ceux qui voient un lanceur de bombe dans un amateur de Rock’n’roll” »
15h05 : Céline Pruvost (Université de Picardie-Jules-Verne, CERCLL), « Rock vs cocktails molotov : quand la violence politique interrompt les concerts, dans l’Italie de la fin des années 1970 »
15h30 : Jean-René Larue (Université de Reims Champagne-Ardenne, CERHIC, et Université Paris-Sorbonne, IReMus), « Violence politique et rock progressif : l’exemple du groupe Stormy Six »

16h-16h30 : discussions
16h30 : Pause

VIOLENCE ET POÉTIQUE
Coordination Christophe Pirenne, Université de Liège
17h00 : Olivier Migliore (Université Paul-Valéry Montpellier 3, RIRRA 21), « Construction prosodique de la violence chez Métal Urbain : l’exemple de l’EP Paris Maquis (1977) »
17h25 : Luc Robène (Université de Bordeaux, THALIM) et Solveig Serre (CNRS, CESR-CMBV), « Les mots pour la dire : représentations textuelles et musicales de la violence dans le répertoire punk français (1976-2016) »
17h50 : Philippe Gonin (Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier), « “A Short Term Effect” : traduire la violence psychique en musique. The Cure Pornography »

18h15-18h45 : discussions

CONCERT à 20h au 106
MUSTANG / JUNIORE
Si Mustang peut se vanter d’une chose c’est bien d’avoir existé hors des modes et des diktats du temps qui passe. En 10 ans, le groupe de Clermont-Ferrand aura défendu son identité forte, séduit le public et avalé des kilomètres en portant le flambeau d’une certaine vision de la musique à guitares chantée en français.
C’est aussi le talent de songwriter de son leader Jean Felzine qui marque profondément de jeunes talents devenus des valeurs sûres de la scène française. Rien de bien étonnant à retrouver le groupe récemment sur une compilation de la Souterraine, car finalement la musique racée et brute de la formation clermontoise n’a jamais quitté la classe maudite des héros de l’underground.
Avec ce nouvel EP, composé dans une urgence salvatrice, Mustang revient à une musique et une production brute et efficace qui va chercher des sommets dans son écriture et une culture de la référence loin de tous les pastiches passéistes. Sans fard, la tête haute, Karaboudjan écrit une nouvelle page de l’histoire d’un groupe à part dans le paysage français, qui est loin d’avoir dit son dernier mot.

Désespérément optimistes, les guitares ultra réverbérées de Juniore répondent à des harmonies 60’s pleines de spleen.

Location : Abonnés : 3€ | Guichet : 14€ | Location : 11€ | Location réduit : 8€
Réservation : www.le106.com

Vendredi 2 juin 2017

Accueil : 9h30 à l’Université de Rouen, Maison de l’université

 MÉDIA, VIOLENCE ET NON-VIOLENCE
Coordination
Jean-Christophe Aplincourt, Le 106
9h50 : Bodo Mrozek (Centre for Contemporary History, Potsdam), « Policing the Stones : Music and violence in 1960s transnational debate »
10h15 : Christophe Becker (Université Paris 8), « This is not a Love Song. Du détournement des médias télévisés par John Lydon : du spectacle au Spectacle »
10h40 : Joann Élart (Université de Rouen-Normandie, GRHIS), « Violence et non-violence dans les concerts rock en France entre 1968 et 1977 »
11h05-11h30 : Antoine Santamaria (Université de Rouen-Normandie, GRHIS), « Entre violence et non-violence : l’exemple des Beatles. »

11h30-12h : discussions

 PUNK ET VIOLENCE
Coordination
Luc Robène, Université de Bordeaux, THALIM, et Solveig Serre, CNRS, CESR-CMBV
13h30 : Pierre Raboud (PIND), « Le consensus brûle : le punk, une violence sociale en Allemagne de l’Est et de l’Ouest ? »
13h55 : Christophe Pécout (Université de Lille 2), « La violence dans la première scène punk-rock normande (1976-1980) »
14h20 : Tim Heron (Université de Reims-Champagne-Ardenne, CIRLEP), « “Suspect Device”  : punk et violence dans l’Irlande du Nord des Troubles »

14h45-15h15 : discussions

 15h15 : Pause

ROCK, CONTRE-VIOLENCE SOCIALE ET ANTI-RACISME
Coordination Arnaud Baubérot, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne

15h45 : Andrew H. Carroll (California State University, Long Beach), « “ Running Riot ” : Violence and British Punk Communities, 1975-1984 »
16h10 : Gildas Lescop (Université de Franche-Comté, C3S), « Retour sur une époque troublée au travers du Ghost Town des Specials »
16h35 : John Mullen (Université de Rouen-Normandie, ERIAC), « Racisme, rock et violence en Grande-Bretagne dans les années 1970 et 1980 »

17h-17h30 : discussions

CONFÉRENCE à 20h au 106
MICHKA ASSAYAS
Rock : de l’affrontement au consensus

Cette conférence raconte comment le rock a pu jouer le rôle d’un théâtre de la cruauté dans nos sociétés. Son rapport avec la destruction et, dans une période plus moderne, l’autodestruction. La violence des blousons noirs, les guerres intestines entre mouvements de jeunesse, Mods et Rockers, jusqu’au début des années 80, new wave contre rockabilly, etc. Puis comment il a glissé vers la mise en scène de la haine de soi, des premiers punks à Nirvana ; comment on est passé de la confrontation au consensus, ce que cela révèle sur nos sociétés.
Michka Assayas a collaboré à plusieurs journaux spécialisés, comme Rock & Folk ou Les Inrockuptibles. Comme auteur, il a dirigé aux éditions Robert Laffont les indispensables Dictionnaire du rock (2000) et Nouveau dictionnaire du rock (2014). À la radio, il a été chroniqueur dans l’émission de Bernard Lenoir sur France Inter ; il a également animé entre 2008 et 2012 Subjectif 21 sur France Musique, une émission hebdomadaire consacrée à l’histoire du rock ; depuis 2015, il présente Very Good Trip sur France Inter.

Gratuit
Réservation : 02 32 10 88 60

 Samedi 3 juin 2017

Accueil : 9h30 à l’Université de Rouen, Maison de l’université

 METAL ET VIOLENCE
Coordination Gérôme Guibert,
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

9h45 : Florian Heesch (Université de Siegen), « “Voice of anarchy”: Gender aspects of aggressive metal vocals. The case of Angela Gossow (Arch Enemy) »
10h10 : Camille Béra (Université de Rouen-Normandie, GRHIS), « Madness Murder and Mayhem : la violence dans le genre Black Metal au début des années 1990 »
10h35 : Sophie Turbé (Université de Lorraine, 212s), « La réception par les amatrices de métal de l’imagerie sexiste et violente dans le métal extrême »
11h : Corentin Charbonnier (Université de Tours, CNAM), « Le Hellfest. Un espace de violence ritualisé »

11h30-12h : discussions

ORGANISATION
Colloque international organisé par le GRHIS (université de Rouen-Normandie, EA3831) et Le 106.

Comité scientifique
Jean-Christophe Aplincourt (Le 106)
Ludivine Bantigny (Université de Rouen-Normandie)
Arnaud Baubérot (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne)
Nathalie Cordier (Le 106)
Pascal Dupuy (Université de Rouen-Normandie)
Joann Élart (Université de Rouen-Normandie)
Philippe Gonin (Université de Bourgogne)
Gérôme Guibert (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
Christophe Pirenne (Université de Liège)
David Shafer (California State University)
Florence Tamagne (Université Lille 3)
Ludovic Tournès (Université de Genève)
Sophie Victorien (CLAMOR UMS 3726 du CNRS)

Organisateurs
Jean-Christophe Aplincourt (Le 106)
Nathalie Cordier (Le 106)
Pascal Dupuy (Université de Rouen-Normandie)
Joann Élart (Université de Rouen-Normandie)
Jean-Claude Vimont (†) (Université de Rouen-Normandie)

Avec le soutien de la Région Normandie, l’Institut de Recherche Inter-disciplinaire Homme société (IRIHS), CLAMOR, Criminocorpus et Volume !

Lieu du colloque
Maison de l’Université
[bâtiment 42], amphithéâtre
Université de Rouen
Rue Lavoisier
(à deux pas de l’arrêt « Campus » de la ligne T1)
76130 Mont-Saint-Aignan
Contact : 02 35 14 70 00 (secrétariat du GRHIS)

Lieu du concert et de la conférence
Le 106
, Scène de musiques actuelles
Quai Jean de Béthencourt – 76100 Rouen
Contact : 02 32 10 88 60

HOMMAGE
Ce colloque est dédié à la mémoire de
Jean-Claude Vimont, co-organisateur

Télécharger le programme du colloque