CLAMOR – La lettre d’information n°1

Après quelques mois d’absence, nous avons le plaisir de revenir vers vous pour vous adresser les dernières nouvelles de Criminocorpus.
La plateforme est désormais portée par le CLAMOR, le Centre pour les humanités numériques et l’histoire de la justice, une Unité Mixte de Services, créée par le CNRS et le Ministère de la justice en partenariat avec les Archives nationales de France.
Cette création va permettre à Criminocorpus de poursuivre dans les meilleures conditions possibles, le travail entrepris depuis dix ans autour de l’histoire de la justice, des crimes et des peines.

1. – LA REVUE

  • Dossiers 

Varia
– Anna Le Pennec
La violence dans les maisons centrales de femmes de Cadillac et de Montpellier au XIXe siècle
« La dite Guyot venait de déclarer qu’elle était décidée à tuer quelqu’un »

Marque de virilité symptomatique d’un monde de la virilité, la violence carcérale est automatiquement associée à une pratique d’hommes. Pourtant, les archives pénitentiaires témoignent de nombreuses agressions physiques et verbales dans les centrales de femmes non-mixtes du Sud-Ouest de la France au XIXe siècle.

Les sources de la recherche
– Diane Roussel
« Deux vauriens ». Interrogatoires de deux vagabonds devant la justice de Clairvaux (1513),
Cet article constitue la présentation de la transcription annotée d’un procès mené devant la justice de Clairvaux en 1513 et disponible dans la bibliothèque de Criminocorpus.

Justice et détention politique
Jean-Claude Vimont
« Les emprisonnements des maoïstes et la détention politique en France (1970-1971),
En 1970 et 1971, des militants d’extrême gauche incarcérés en France menèrent deux grèves de la faim pour obtenir le bénéfice d’un régime politique de détention. Une large mobilisation accompagna ce combat. Les prisonniers découvrirent l’univers carcéral et manifestèrent leur solidarité avec les détenus de droit commun. À l’issue de ce mouvement naquit le Groupe d’Information sur les Prisons, animé notamment par Michel Foucault.

  • Actes de colloques et journées d’études :

Les fourches Patibulaires du Moyen Âge à l’époque moderne. Approche interdisciplinaire –  MSH d’Aquitaine – 23-24 janvier 2014 (en cours de publication).

– Martine Charageat et Mathieu Vivas
Les fourches patibulaires du Moyen Âge à l’Époque moderne. Approche interdisciplinaire
En regroupant les contributions de chercheurs issus de sciences diverses mais complémentaires, le dossier proposé ici met en évidence une approche interdisciplinaire appliquée à l’étude d’un thème de recherche encore inédite en France : les gibets et les fourches patibulaires médiévales et modernes.

– Fabrice Mauclair
Un objet d’histoire (presque) introuvable : les fourches patibulaires dans les sources tourangelles (xiiie-xviiie siècles)
À partir de l’exemple de l’Indre-et-Loire, cet article s’interroge sur les traces laissées par les fourches patibulaires dans les dépôts d’archives des départements français. Si dans le territoire étudié les anciens lieux d’exécution et d’exposition ont fortement marqué le paysage (en inspirant de nombreux toponymes) force est de constater qu’ils n’apparaissent quasiment pas dans les sources conservées.

– Vincent Challet
Les fourches sont-elles vraiment patibulaires ? Les fourches et leur contraire à partir de quelques exemples languedociens
Toute analyse des fourches patibulaires doit s’inscrire dans une étude plus large du système de communication qui s’établit entre justice et justiciables au sein d’un territoire donné. Marqueurs de domination seigneuriale, les gibets constituent un symbole visuel fort et jouent, en bien des lieux, un rôle de délimitation territoriale dont la fonction se doit d’être réactivée périodiquement par une pendaison effective.

– Michelle Bubenicek
« Et encourt sont les dictes forches en la dicte place toutes droictes… ». La guerre des gibets dans l’État bourguignon naissant (Franche-Comté, 1380-1400)
Au même titre que les panonceaux qui marquent physiquement le territoire au nom du Prince, les gibets donnent à voir la progression de sa justice souveraine, et, partant, de son autorité politique. Encore faut-il cependant que ces marqueurs soient acceptés, et les fourches laissées droites… Cette prise de possession physique du territoire acquiert en tout cas une importance majeure dans le cadre d’un espace politique en pleine constitution, comme pouvait l’être l’État bourguignon naissant.

  • Comptes rendus

Benoît Garnot et Bruno Lemesle (dir.), La justice entre droit et conscience du XIIIe au XVIIIe siècle
Cet ouvrage collectif rassemble les contributions d’une vingtaine d’auteur(e)s spécialistes d’histoire médiévale et moderne, mais également de littérature, de philosophie et d’histoire du droit.

Antoine Follain, Blaison Barisel. Le pire officier du duc de Lorraine
L’enquête historique présentée par Antoine Follain reprend la réflexion menée dans le séminaire de l’université de Strasbourg sur les relais et les représentants du pouvoir, à partir de l’étude d’un cas : le procès de l’officier du duc de Lorraine Blaison Barisel et de ses complices, qui s’est tenu à Plombières dans la prévôté du baillage des Vosges en 1573.

Alain Denizet, L’affaire Brierre. Un crime insensé à la Belle Époque
Dans les années « Trente » un éditeur lança une collection, qui comprendra plus d’une vingtaine de titres, consacrée à des faits divers célèbres. Chaque volume avait le format d’un magazine et disposait d’une trentaine de pages. L’affaire Brierre, publiée en 1932, porte le numéro 24 et s’intitule Le massacre des innocents. Figure criminelle beauceronne, Brierre rejoint ainsi au panthéon du crime, du moins pour les lecteurs de l’entre-deux-guerres, Marie Lafarge, Prado, Pranzini le docteur Bougrat et quelques autres premiers couteaux. Alain Denizet, dans un livre alerte et bien renseigné, ne s’est pas intéressé à la mémoire du crime, mais a effectué une plongée dans les archives pour saisir cette affaire criminelle entre 1900 et 1914.

Charles Guérin, La voix de la vérité. Témoin et témoignage dans les tribunaux romains du Ier siècle avant J.-C.
Charles Guérin propose à ses lecteurs une réflexion à la croisée de l’histoire des pratiques intellectuelles, de l’histoire des pratiques judiciaires et de l’histoire de la rhétorique, champs proches mais en général assez fermés sur eux-mêmes. Le présent ouvrage, issu du mémoire inédit d’habilitation, s’appuie sur une connaissance fine du corpus cicéronien – traités rhétoriques et discours judiciaires, surtout dans le cadre des iudicia publica mais aussi d’affaires privées –, et de sources non cicéroniennes : la Rhétorique à Herennius, l’Institution oratoire de Quintilien, les sources juridiques d’époque républicaine et impériale.

2. – LE PORTAIL

  • Partenariats

– Bilipo
La Bibliothèque des littératures policières (BILIPO) et Criminocorpus viennent de s’engager dans un partenariat documentaire afin de développer et valoriser les thématiques des littératures policières et d’espionnage en ligne. Ce partenariat porte sur la mise en ligne des expositions organisées par la BILIPO ainsi que sur la mise à disposition dans la bibliothèque Criminocorpus de fonds numérisés (voir ci-dessous : L’Oeil de la police, Détective et Police-Magazine)
Plus d’infos

  •   Expositions virtuelles

– Bibliothèque des Littératures Policières (BiLiPo). De Fantômas à Méphisto : René Navarre (1877-1968). L’artiste aux mille visages
Cette exposition reprend en partie l’exposition De Fantômas à Méphisto : René Navarre, 1977-1968. L’artiste aux mille visages, organisée à la Bibliothèque des Littératures Policières (BiLiPo) du 5 mai au 1er août 2015.

– Marie-Hélène Bonnet, Réseau pour la Psychanalyse à l’Hôpital. La santé mentale en prison
Cette exposition retrace l’évolution du traitement de la souffrance psychique dans des situations d’enfermement depuis le XVIIIe siècle, ère d’avènement de la psychiatrie aliéniste, jusqu’à aujourd’hui.

– Laurence Guignard, Jean-Claude Farcy. La prison de Bicêtre
Cette exposition illustre à grands traits l’histoire de la prison de Bicêtre, étroitement associée à l’hospice du même nom, même après la séparation administrative entre les deux établissements au début de la Révolution. La prison gardera jusqu’à sa fin, en 1836, l’empreinte de ses origines, celles de l’hôpital général renfermant pauvres, mendiants, malades, fous, criminels et toutes sortes de déviants.

  • Visites virtuelles

Visite virtuelle de la maison d’arrêt de Paris La Santé
Dernière prison parisienne active dans la capitale, la maison d’arrêt de la santé a fermé ses portes en 2014 pour permettre la réalisation d’importants travaux de rénovation et d’aménagement. Elle a fait l’objet d’une ouverture exceptionnelle au public lors des journées européennes du patrimoine de 2014. Partenaire de l’événement, Criminocorpus a réalisé une visite virtuelle de l’établissement qui vous mènera des sous-sols jusqu’aux combles.

  • Bibliothèque

– Collection Léon Collin
Médecin militaire, le docteur Léon Collin (1887-1970) a eu l’occasion durant sa carrière de connaître les bagnes de Guyane entre 1907 et 1910 puis de séjourner en Nouvelle-Calédonie de 1910 à 1913. Sa curiosité et son regard scientifique l’ont incité à accumuler une riche documentation.

– Collection Armand Belvisi
Cette collection contient des photographies réalisées de 1963 à 1968 par Armand Belvisi, détenu dans la prison de Saint-Martin-de-Ré, prison qui reçu des membres de l’OAS condamnés à de lourdes peines.

Détective (En cours d’édition)

Police Magazine (En cours d’édition)

L’Œil de la Police  (En cours d’édition)

Police scientifique/Bertillonnage
Cette collection est réalisée en coopération avec le Service régional de l’identité judiciaire de la Préfecture de Police de Paris dont certains documents à caractère historique – souvent rares et méconnus.
Cette collection s’enrichit régulièrement, n’hésitez pas à venir la consulter pour découvrir de nouveaux documents.

Documentaire court-métrage de présentation de l’exposition « Un oeil sur le crime. Alphonse Bertillon, précurseur de la police scientifique« . Réalisée à l’initiative de Pierre Piazza avec la collaboration de Pascal-Vincent Bertillon, cette exposition s’est tenue au musée municipal de Vire, du 29 avril au 1er novembre 2015.

  • Varia

– Transcription annotée par Diane Roussel de « Deux vauriens ». Interrogatoires de deux vagabonds devant la justice de Clairvaux (1513).
– Transcription par Faustine Rocha des plaidoiries du 13 juillet 1484 et du 23 juillet 1484 concernant l’affaire Beson (Parlement de Paris).
– Vidéo de la conférence de Jean-Claude Farcy, La peine de mort en France. Deux siècles pour une abolition (2011)

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CLAMOR – La lettre d’information –  n° 1 – Novembre 2015
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